vendredi 17 mars 2017

Entretien avec Dominique Loreau

Entretien avec Dominique Loreau




Il y a vingt-trois ans, un voyage d’études conduit Dominique Loreau, alors étudiante en doctorat de langue américaine, au Japon. Coup de foudre. Elle s’y installe. Aujourd’hui, elle y anime des séminaires et travaille à l’écriture d’un livre sur “L’Art de la simplicité”.
"Faire de la place à ce que l’on aime vraiment"


Comment définir le minimalisme ?

Dominique Loreau : On croit souvent que le minimalisme consiste à se débarrasser du superflu. Or jeter n’est pas seulement éliminer, c’est faire de la place à ce que l’on aime vraiment. Il a une dimension esthétique (garder le plus beau, le meilleur), mais aussi philosophique, puisqu’il remet en cause le besoin de posséder beaucoup et l’avidité que notre société malade nous pousse à développer. Il se veut également hédoniste, puisqu’il nous invite à savourer pleinement ce qui nous apporte du plaisir.

Dans quels domaines s’applique-t-il ?

Tous. Par exemple, je n’ai que deux ou trois amis, qui sont de véritables amis : je peux les appeler à n’importe quelle heure du jour et de la nuit si j’en ai besoin, et je passe avec eux des moments toujours délicieux et enrichissants. Pour atteindre une telle qualité de rencontre, je me suis débarrassée des pseudo-amitiés qui ne m’apportaient rien.

Comment apprend-on à devenir minimaliste ?

Discerner ce dont on a envie et besoin prend des années. La plupart d’entre nous ne se sont jamais demandé ce qu’ils aimaient vraiment. Mais moins on a de choses, plus on éprouve de la facilité à s’alléger. Cela devient automatique, comme une hygiène de vie : par exemple, si l’on n’a que trois couteaux au lieu de vingt-cinq, il est moins difficile de décider lequel est le meilleur. Par la suite, s’il ne reste qu’un couteau à posséder, on se met à rechercher le couteau "idéal". Le minimalisme, ce n’est donc pas être radin, c’est enfin dépenser son argent à bon escient.


réalisé par le magazine psychologies

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